Véronique Balu
Psychanalyste
Vos interrogations
Mon parcours
« Pour nous, psychanalystes, l’idéal suprême est que le patient souffre moins – cela va sans dire -, mais surtout qu’il souffre moins, durablement…
Questions pratiques
Le travail psychanalytique peut se limiter à quelques entretiens qui vont permettre d’éclairer une question ponctuelle ou cerner un malaise,…
« Pour beaucoup de patients, la psychanalyse est la première découverte de soi, mais surtout, la première expérience où la découverte de soi se prolonge en une découverte de l’autre et, au-delà de l’autre, en une découverte de la beauté de la vie, de la beauté des grandes et des petites choses de l’existence. L’important, en psychanalyse, n’est pas seulement de se découvrir, de connaître ses limites et de les aimer mais de pouvoir s’oublier soi-même, d’aller sans crainte vers l’autre et de savourer tout simplement la chance que nous avons d’être les acteurs et les témoins du temps présent. » J.D Nasio
« Quant à l’amour de soi, lorsqu’une analyse est pleinement efficace, elle amène le patient à changer sa vision de lui-même et à s’aimer différemment. L’analyse lui apprend à rentrer dans son monde intérieur et y découvrir une force insoupçonnée qui se lève en lui, le dépasse et le porte vers l’autre. Rentrer en soi, c’est y trouver la force d’agir hors de soi, c’est trouver l’envie d’aller vers l’autre. S’aimer soi-même à l’issue d’une analyse réussie n’est donc pas se complaire dans un stérile amour de soi, mais se sentir suffisamment sûr de soi pour ne plus avoir peur de l’autre. Quel autre ? Non pas l’autre qui nous est indifférent, mais celui qui compte pour nous. L’autre dont j’ai peur, est l’autre que j’aime. S’aimer soi-même en étant heureux d’être ce que l’on est, conduit à se débarrasser de cette peur nuisible, fréquente chez nos patients, la peur que l’autre soit une menace : si je l’aime, – dira le patient -, il va me quitter ; si je me livre, il va abuser de moi ; et si je m’approche, il va m’humilier. Cette peur insidieuse, si présente chez nos analysants, représente la plus oppressante prison imaginaire que seul un répétitif et inlassable retour sur soi, opéré maintes fois au cours de la cure, pourra abattre. » J.D Nasio
Vos interrogations
Pourquoi aller voir un psychanalyste ?
Nous vivons parfois des souffrances qui paraissent insupportables, et que rien ne semble pouvoir soulager. Nos proches, conjoints, famille, amis ne peuvent nous aider. Et même avec toute notre volonté, nous n’y arrivons pas. Nous ne pouvons plus avancer, nous avons besoin d’aide. C’est le métier et le rôle du psychanalyste de se mettre à l’écoute de celui ou celle qui vient le consulter pour l’aider à repérer ce qui lui échappe et à se libérer de ce qui l’entrave et l’empêche de cheminer dans la vie. La psychanalyse seule rend possible la prise en compte du fonctionnement psychique conscient et inconscient. Elle explore le passé pour débloquer les mécanismes de défense et avancer plus en paix avec soi-même. Elle permet que se dénoue ce qui se manifeste par des symptômes et des angoisses et qui empêche de vivre.
La psychanalyse ne va-t-elle pas faire de moi quelqu’un d’autre ?
Certains se demandent si une psychanalyse n’est pas « dangereuse », si elle ne va pas déstructurer le patient ou déstabiliser sa vie familiale. La psychanalyse permet de découvrir et vivre plus en accord avec ses désirs profonds. Le patient, délivré de ses conflits nocifs, pourra se retrouver en lui-même à partir de ce qu’il a et de ce qu’il est. Il ne va pas devenir quelqu’un d’autre –celui ou celle qu’il rêverait d’être- mais il va enrichir sa personnalité en lui restituant le positif qu’il porte déjà en lui sans le savoir. Il s’agit « d’aider les gens à devenir ce qu’ils sont. » Françoise Dolto
La psychanalyse est-elle compatible avec la foi chrétienne ?
Il y a longtemps eu ambiguïté entre psychanalyse et religion. Les milieux religieux ont accueilli avec méfiance les découvertes de Freud, parce qu’elles bousculaient une anthropologie pluriséculaire fondée sur le primat de la conscience, siège de la vie spirituelle et morale, mais aussi parce qu’elles fondaient l’origine des névroses sur la sexualité infantile. Il est préférable de ne pas mettre psychanalyse et foi chrétienne en opposition, mais plutôt de les faire dialoguer : en effet elles s’intéressent l’une et l’autre à l’intériorité, et constituent une expérience personnelle profonde. Par ailleurs, la psychanalyse, comme la foi chrétienne, « demande de l’humilité et un certain lâcher-prise, pour libérer de son image de soi » Dès lors que la foi personnelle du patient est respectée – et là, l’éthique du psychanalyste est en jeu –, l’expression de la foi chrétienne trouve toute sa place en psychanalyse.
« La psychanalyse n’est pas plus religieuse qu’irréligieuse. C’est un instrument sans parti dont peuvent user les religieux et les laïques au service de la délivrance d’êtres souffrants. » Sigmund Freud – Lettres au pasteur Pfister